05 Dec 2016, 22:04

Survivre ou abandonner, a-t-on vraiment le choix ?
Ft. Thaor Thorvald
Thaor se veut rassurant, doux et tendre, comme toujours. Je me laisse toucher, diriger et j'écoute chacune de ses paroles. Lorsque je tente de me lever, il se montre sur ses gardes, ou plutôt, sur les miennes.
Toi non plus, tu ne changeras jamais, je souris. Toujours à veiller sur moi, quoi qu'il arrive.
Il agit en bon médecin, m’ausculte et je ne dis rien car je le sens à cran et fatigué. Je lève les yeux au ciel lorsqu'il me fait tousser, respirer, expirer. Si ce n'était pas pour moi, il ne serait certainement pas aussi patient. Une fois qu'il se retrouve devant moi, son air de mort-vivant me fait sourire à demi-mot.
D'accord, docteur, je vais suivre vos conseils, puisque je n'ai pas le choix. Je ne me vois pas partir en courant et il ne semble pas que l'on veuille ma mort contrairement à Terra. Alors, je vais m'allonger.
Je pose enfin mon dos contre l'oreiller, comme si cela faisait une éternité que je faisais l'effort de rester assise. Il confesse son amour pour moi, comme il lui est rare de le faire. Lui comme moi ne sommes pas très expressifs à ce sujet, ce qui est bien dommage étant donné l'importance de l'amour que nous portons l'un à l'autre. Je le regarde avec toute la douceur qu'il m'inspire et je tends ma main vers lui, frôlant sa joue du bout de mes doigts.
Je voudrais marcher au plus vite, lui dis-je.
Je le vois, prêt à dégainer ses arguments comme quoi il va me falloir du temps, que je suis encore trop faible, mais je pose mon doigt sur ses lèvres pour le faire taire.
Je veux pouvoir marcher et porter une robe de mariée. J'aimerais que l'on célèbre notre mariage ici, devant tout le monde.
Je lui souris tendrement et j'essaie de m'avancer vers lui, vers le bord, tout en étant vigilante. Je prends son visage entre mes mains, nos têtes se rapprochent. Je pose mon front contre le sien.
Je ne veux plus de séparations, plus de mauvaises pensées, plus de disputes. Tu sais qui je suis et je sais qui tu es, le reste n'a pas d'importance. Je ne veux pas être un chef de guerre, mais je dois m'y plier. Si nous restons ensemble, je le supporterai quoi qu'il arrive. Seulement...
Je caresse sa joue et j'ancre mon regard dans le sien.
Je ne supporterai pas une nouvelle fois que nous soyons en froid. J'ai passé des jours à m'interroger et à remettre mon monde en questions. Pour preuve, une fois de plus, je me retrouve dans un lit d'hôpital et d'ailleurs, tu me dois quelques explications à propos de Phoenix. Passons.
Je hume son parfum, me délectant de sa proximité avec moi.
Je te veux toi, je murmure. Pour toujours, à jamais et peu importe les obstacles.
Je dépose un timide baiser sur ses lèvres, parce que je n'ai pas la force d'y mettre plus d'ardeurs. Nous sommes interrompus par l'infirmière qui compte me faire avaler coûte que coûte son fichu déjeuner.
© Rey 2016

Rey

Prayer

