10 Oct 2016, 11:40
Des étincelles brûlantes.![]() ![]() |
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| Je quitte le centre stratégique, non pas parce que je ne suis pas intéressée, mais parce que je ne me sens pas à ma place dans ce groupe de décisionnaire du futur. J'apprécie leur démarche, leur envie de paix et d'harmonie mais que savent-ils de la douleur ? Que savent-ils de ce que l'on ressent lorsque l'on perd toute sa famille, à cause d'une seule et unique espèce ? Je pense que ce qui me ronge le plus, c'est certainement le fait qu'il y est potentiellement un remède pour les anges, pour ces gens ayant décimé ma famille. Si j'avais su, n'aurais-je pas tout mis en œuvre pour le trouver ? Si j'avais eu la force de ne pas m'engouffrer dans la solitude depuis le décès de mes parents, serais-je différente aujourd'hui ? J'envoie un coup de pied dans une cage en bois trainant au sol et je serre les dents. Je tourne sur moi-même lorsque je perçois un bruit, mais je ne vois rien ni personne. Je me rends dans un magasin afin de changer mes vêtements usés par la pluie acide. Je m'achète un pantalon, un t-shirt et un gilet. Je garde la tenue de ma mère entre les mains et je passe la déposer chez le forgeron afin qu'elle soit réparée. Je travers une rue lorsque j'aperçois plusieurs hommes, me souriant narquoisement. Je les toise du regard et je les laisse s'approcher. Hé mademoiselle ! Tu es nouvelle ici, n'est-ce pas ? Laisse-nous te faire visiter ! Allez, viens. Ne me touchez pas, dis-je fermement. Un silence s'abat, puis les trois hommes se regardent. Ils sourient à nouveau et commencent à poser leurs mains sur mes épaules, ma taille. C'est qu'elle a du caractère en plus ! Il me touche à nouveau, descendant sur le bas de ma taille. Je me sens bouillir, bouillante, prête à l'explosion. J'ai dis, ne me touchez pas. Mais l'un d'eux insiste et je fais volte face. Je m'empare de son bras, je le retourne et l'ange hurle. Je frappe sa jambe et je le cloue à terre. La solidarité n'est pas au rendez-vous, puisque les deux autres reculent d'un pas. Ils me toisent comme si j'étais un monstre et je serre les poings. Ce regard, devrais-je m'y habituer si le monde entier savait que je n'étais pas tout à fait normal ? Je m'avance vers les deux autres hommes, mais ils prennent la fuite. Il ne reste que celui à terre, gémissant de douleur. Je m'approche d'avantage de lui et je m'empare d'une barre de fer trainant sur le côté. Il cri, me regarde, me supplie. S'il vous plait, non ! Pitié ! Je brandis l'arme, mais j'ai un mouvement d'arrêt. Je l'observe, lui qui voulait me toucher, qui voulait violer la pureté qui m'habite. Je serre le barre entre mes mains. Tue-le, Phoenix. La voix de mon esprit ronronne dans ma tête. Je suis impassible, figée dans l'instant, tiraillée entre deux envies. Celle d'empêcher définitivement cet homme de nuire ou celle de le laisser partir, alors qu'il pourra peut-être recommencer, plusieurs fois, sur d'autres personnes. Il t'aurait fait du mal ! Ne le laisse plus recommencer. Ne laisse plus les anges te prendre ce que tu aimes. Je n'entends plus que mon souffle qui raisonne en écho dans ma tête et cette voix qui a raison, si bien raison. Seulement, ce qu'elle ne sait pas, c'est que je ne suis pas une meurtrière. Les anges m'ont peut-être tout pris, mais pas avec mon humanité. Je m'abaisse au niveau de l'homme et je le soulève par le col. Si tu fais encore du mal à une seule personne ici, je te garantie que je ne te louperais pas la prochaine fois. Il hoche la tête et je le jette dans la rue. Il se relève tant bien que mal et part à toute vitesse. Je jette la barre que je tiens encore dans mes mains et je quitte la rue pour aller m'engouffrer dans une vieille maison abandonnée. Je monte jusqu'au toit, sur lequel je me pose, au bord du précipice, le vent fouettant mes cheveux. J'observe les alentours, essayant de calmer mon esprit, mes colères, mes peines, ma solitude. J'entends un nouveau bruit, des pas nonchalants, mais qui ne m'inspirent cette fois-ci, pas de craintes. Je fronce les sourcils et je ferme les yeux pour identifier la personne qui s'avance dans mon dos, mais je ne la connais pas. Est-ce le propriétaire de cette maison ? Je n'en sais rien. Je reste silencieuse. Je suis si lasse de me battre. |




