26 Jul 2016, 13:27

De retour de l'enfer.
Ft. Thaor, Darinn & Gérald
Je toise Thaor du regard et j'arque un sourcil. Il est angoissé à l'idée d'être repéré mais pour avoir vécu ici, les bannis se fichent pas mal de qui il est et de pourquoi il est ici. Ce que j'aime à Mortifia, c'est que l'on peut être qui l'on souhaite.
Thaor, ces gens-là, qui vivent ici, se fichent de qui tu es ou n'es pas. Habille toi en banni, vis en banni et personne ne t'importunera, crois-moi. J'ai vécu ici en tant qu'hybride à l'époque où le monde entier pensait que les hybrides étaient une menace. S'il y a un bien un endroit où tu ne risques rien, c'est ici.
Je me tourne face à Gérald et je pousse un long soupir.
Suis l'avenue principale, lui dis-je. C'est le bâtiment 4, le rouge. Je dois régler mes propres problèmes.
Je m'avance vers Darinn et je le gratifie d'un sourire.
Va trouver le forgeron Mark, dans le centre-ville. Dis-lui que tu viens de ma part, il m'aime bien.
Il a forgé la plupart de mes armes et m'a entrainé au maniement de l'arc, il ne pourra que bien s'entendre avec Darinn. Je me tourne à nouveau vers Thaor et je prends son bras. Je l'entraine dans une ruelle adjacente, coupée du reste de la circulation et je me plante face à lui. Je croise les bras et je le toise.
Je sais que ce n'est pas ton monde, ici, mais tu savais ce que je voulais depuis le départ. Lorsque l'on s'est rencontrés, je t'ai dis toutes ces choses, je t'ai dis que je voulais changer les choses. Si tu souhaites partir, je ne pourrais pas te retenir, mais je ne quitterai pas Mortifia. Je vais prendre le contrôle de cette ville laissée depuis trop longtemps aux dérives d'un chef incapable de faire quoi que ce soit.
Je baisse les yeux et je fais la moue.
Je comprendrais que tu veuilles partir. Je te remercie infiniment de m'avoir sauvé la vie, mais tu sais que j'ai besoin d'avancer et d'en finir avec Terra. Après ça, nous irons où tu le voudras. Je ne veux pas d'une vie ici car ma place n'est pas dans ces terres. Seulement, en tant qu'hybride de deuxième génération, en tant que fille de ma mère exploitée et héritière de l'humanité, je n'irai pas me terrer dans un bunker alors que le monde souffre.
Je tourne le dos à Thaor et je serre les poings et les dents. La vie m'a montré que lorsque nous n'étions pas unis ou lorsque nous n'étions pas ensemble, il m'était difficile d'être raisonnable. Lorsque Thaor n'est pas à mes côtés, je n'ai aucune retenue dans le sens où, je n'ai rien à perdre.
Je vais voir le chef, préviens-moi si tu pars.
Je tourne les talons ,le cœur lourd de cette nouvelle opposition entre Thaor et moi, l'esprit hanté par la sensation de gouffre que je ressentais lorsqu'il n'était plus là, l’âme ravagée par la solitude éternelle que je me connais si bien.

Rey

Prayer

