19 Jul 2016, 20:00
Doux rêve virant au cauchemar.

Ft. Gérald

Ft. Gérald
La rage a consumé tout ce qui restait de bon en moi, tout ce en quoi je croyais. Je ne suis plus qu'une carcasse vide, désespérée et sans la moindre famille. Je me sens si mal, si broyée, que je suis prête à mourir sur le champ. La douleur, la peine, le chagrin n'ont rien de comparable dans tout ce que j'ai vécu, jusqu'à aujourd'hui. J'ai perdu ma moitié, le sang de mon sang, la chair de ma chair. Je me meurs de l'intérieur. La gifle me ramène au présent, mais ne me prodigue en aucun cas un arrêt de la souffrance.
Il a tué ma sœur, je murmure. Il a tué Anna. Anna est morte, oh mon dieu, Anna...
Je tremble de tout mon être et rien ne semble pouvoir estomper la douleur qui gronde en moi. Je ne peux pas avancer, je ne peux pas partir et faire abstraction de la douleur. Tout est fini pour moi.
Pars sans moi, je le supplie. Je ne peux pas, je ne peux supporter cette douleur...
Gérald me relève malgré moi. Mes pensées sont secouées à l'idée de n'avoir plus rien d'autres dans ma vie, excepté Theodor, et mon frère, Gérald. Je voudrais que cette possibilité de toujours avoir une famille me pousse à vouloir vivre, mais je suis ravagée au point que je n'arrive pas à prendre sur moi. Je connais un seul et unique moyen pour m'en sortir.
Je sais comment stopper cette douleur, je murmure.
Le seul et unique moyen pour moi de ne plus ressentir est d'arrêter de ressentir. Ma mère me l'avais déjà proposé, une fois, mais je ne saurais comment faire. Couper le lien avec les sentiments, n'être qu'un ange, purement et simplement. Seulement, je ne peux pas dire adieu à mes amis, ni à ma famille, pas à ce qu'il en reste.
Je tape le code à la porte, furtivement et rapidement et je me tourne vers Gérald.
C'est le code pour faire exploser la maison, dis-je à Gérald. Partons.
Parce que le seul moyen pour moi d'avancer et de tout mettre derrière moi et de courir de façon à ce que mes sentiments ne me rattrapent pas. Je prends la main de Gérald et nous partons en courant, il ne nous reste que de précieuses secondes, mais mes larmes me bouchent cruellement la vue.
©Aelita 2016

“It’s love that makes you fight harder for what you want.”

