Convalescence difficile

[Rey Prayer]

Convalescence difficile

Ft. Thaor Thorvald

Nous quittons la chambre pour le laboratoire et lorsque mon dos touche le sol frais de la table, je frémis. Je regarde Thaor s'activer à droite et à gauche, observant cet endroit qui est comme son jardin secret, jusqu'à ce que je constate l'état d'une pièce. J'arque un sourcil, alors que Thaor m'en livre son histoire.

Phoenix ? Ce n'est qu'un début, d'après ce que mes visions ont pu me montrer...

Je ris doucement lorsqu'il fait référence à moi. La seule différence, c'est que ma colère n'est dangereuse que pour moi. Je ne risque pas de détruire le monde avec mes petites mains. Je ris à nouveau lorsqu'il effleure mon ventre et nos regards se croisent. Il est si beau, si courageux, comme il l'a toujours été. Comment pourrais-je le faire souffrir d'avantage en mourant ici ? Je n'en ai pas le droit. Je lui coupe la parole en embrassant avec passion ses lèvres qui sont miennes. La douleur me rappelle rapidement à moi et lorsque je rompt notre baiser, je souris timidement.

Je ne sais pas plus que toi pourquoi je suis en colère, je soupire. Ce n'est pas dirigé contre toi et pourtant c'est toi qui en souffre. Je crois que c'est le monde qui me met en colère, c'est la haine qui s'en dégage, c'est la peur de vivre dans un monde aussi inhumain qu'il pourrait l'être.

Je fais la moue alors que Thaor s'active maintenant sur ses échantillons. Voilà enfin une bonne nouvelle, dieu merci ! Je souris, ravie de ne pas avoir à passer encore si près de la mort.

Non, je ris. Je souris parce que je n'ai peut-être pas à jouer encore avec la mort. Elle commence à me fatiguer. Quant est-il du sérum ? Il ne peut pas quitter mon corps, il ne peut pas... Nous séparer.

Si je devais choisir entre le dragon, notre lien, et mon immortalité avec Thaor, j'imagine que le choix en serait terrible. Il me détruirait probablement. Pourquoi est-ce que ce dragon s'est lié à moi, bon sang ?!

Thaor m'aide à me lever et me traîne je ne sais où à vrai dire. Certainement pas dans notre chambre puisque nous en prenons la direction opposée. Une fois que nous sommes à l'extérieur, la fraîcheur de la nuit me gagne et je me blottie contre mon mari.

Merci, dis-je tout bas. Pour être là, toujours là.

Je pose ma main sur son torse et je le regard avec tendresse.

© Rey 2016