17 Nov 2016, 14:04
Vivre ou détruire, il faut choisir. |
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| Lorsque Thaor se met à crier, je suis surprise, mais je ne bronche pas. Il est avec Rey, il ne peut pas être méchant ou envahi par des pulsions mauvaises. Je ne bouge pas lorsqu'il m'apporte une photo, c'est comme si mon monde s'écroulait, comme si chaque partie de ma vie tombait morceau, après morceau, suivi par des miettes. Quoi ? La seule chose que je puisse dire, que je puisse formulée. Thaor m'invite à m'asseoir et je suis le mouvement parce que je ne sais pas quoi faire d'autres et parce que je suis bien trop abasourdie pour penser de manière rationnelle. La première partie de l'histoire est captivante, belle et donne envie d'en savoir plus. Le reste me provoque une angoisse qui grandi, de seconde en seconde, de minute en minute. Je ne dis rien, mais je suis un tourbillon d'émotion. Je.... J'ai bientôt 20 ans. Hm... Je baisse les yeux, alors que mes oreilles écoutent encore l'histoire que Thaor me évoque. Je perdrais mes pouvoirs si je ne trouve pas le dit Phénix, qui me dit que je ne vais pas mourir avant, consumé par cette puissance désastreuse ? Mon regard se perd dans le vide, alors que la voix raisonne à nouveau dans ma tête. Phoenix, viens me retrouver. Viens. Non, dis-je à voix haute. Je me lève d'un bond et je toise Thaor. J'essuie les larmes de mon visage et j'envoie la photographie à travers la pièce. Je tourne le dos à Thaor et je fais les cents pas. Je serre les poings, tentant de contrôler le mélange d'émotion qui m'envahi. Je ne sais pas comment faire et j'ai l'impression que tout autour de moi va exploser. La porte s'ouvre brusquement, claquant des centaines de fois, les murs tremblant. Je regarde tout autour de moi, incapable d'arrêter ce qui se passe. Je prends une profonde inspiration et je me concentre sur le souvenir joyeux de ma mère me berçant dans ses bras. Après plusieurs minutes de vacarme, le calme revient. J'ouvre à nouveau les yeux et je les pose sur Thaor. Non, je répète fermement. Ecoute, ton histoire est fantastique, elle est vraiment belle, mais je ne suis pas la fille de la photo. Je suis née au village des humains, je n'ai rien de mystique. Et puis... La voix, cette voix, elle n'a rien d'humain, elle n'a rien qui veuille du bien à l'humanité. Si tenté que ce soit vrai, dis-je tremblante, je ne crois pas que ce Phénix soit quelqu'un de bien gentil. Je... Puis-je le dire ? Après tout, je ne suis plus à ça près. Ma folie frôle de près celle des personnes que l'on enferme. J'entends une voix, je murmure. Et cette voix, si c'est celle du Phénix... Elle n'est pas bien. Elle ne me dit pas de sauver les autres, bien au contraire. Tout ce qu'elle veut, c'est que je succombe à la folie, que je tue à tout va et que je détruise les anges. Si ton histoire est réelle, Thaor... Je me laisse tomber sur une chaise. Si son histoire n'est que pure vérité, alors toute ma vie est un mensonge, tout ce en quoi je crois et qui me rattache à la vie n'est que mensonge. Je m’effondre intérieurement, je ne suis personne, je n'ai personne. Je ravale mes émotions. Si ton histoire est vraie, Thaor, alors je crois que cette fois, le Phénix n'est pas du côté de l'humanité. J'enfouis mon visage entre mes mains et je reprends péniblement mon souffle. Alors, qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Je pense que le Phénix se trouve dans les montagnes, là où il me dit d'aller. Si c'est vrai, ce que tu dis, je n'ai pas beaucoup de choix. Me lier au Phénix m'offrira la capacité de contrôler mes pouvoirs mais s'il voulait vraiment détruire l'humanité, les anges ? Je pourrais être la pire arme de ce monde, Thaor. Je pousse un long soupir et je vais m'asseoir près de Thaor. Je fais la moue. Thaor n'a pas de raison de me mentir après tout, il me faut accepter ce qu'il dit, même si c'est beaucoup trop d'un coup. Raconte-moi... Comment on s'est rencontrés, s'il te plaît. Étions-nous... Amis ? Étais-je maléfique...? J'imagine que je n'ai plus grand chose à quoi me raccrocher pour ne pas sombrer dans la folie. |


