01 Nov 2016, 17:00
Des étincelles brûlantes.  |
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| Je dors d'un sommeil sans rêves, comme si seul le néant se trouvait dans mon esprit. Je me sens portée, transportée dans une douce étreinte que je ne saurais qualifier. Son odeur va même jusqu'à titiller mes sens, mais je ne m'attarde pas lorsque je sens ses mains sur mon corps, lorsque sa prise qui tient fermement ma taille contre la sienne me donne l'impression d'être intouchable et en sécurité. Une fois posée, plus rien ne bouge, si ce n'est l'impression d'avoir encore trop bu. Je suis étendue sur un lit et l'odeur de mon sauveur disparaît. Elle me laisse seule et dans la réflexion alors que mon esprit se ferme timidement au monde extérieur, m'offrant cette fois, des rêves. Je me lève du lit où je me trouve tout en sachant pertinemment qu'il s'agit d'un rêve. Il est après tout inconcevable que je sois dans un état de sobriété aussi avancée alors que j'étais ivre quelques secondes plus tôt. Dans ce rêve, empreinte de cauchemar, je suis à bout de souffle. Je m'avance vers la fenêtre devant moi et j'y vois une ville à feu et en sang, brûlant par les flammes des enfers. Je déglutis. Phoenix, ronronne cette voix familière. Phoenix, tu ne pourras pas toujours m'éviter. Cette voix, depuis combien de temps ne l'avais-je pas entendue ? Je tourne sur moi-même, mais il n'y a personne, comme c'est si souvent le cas. Je grimpe sur le toit et j'aperçois Gérald, debout, fixant le feu qui ravage la ville de Mortifia. Je voudrais parler, mais rien ne sort. Tue-le Phoenix. C'est un ange, un monstre, une aberration qui n'hésitera pas à te détruire, à nous détruire. Une arme se matérialise dans ma main, une longue lame puissante et finement aiguisée. Je m'avance vers Gérald, la lame à la main, prête à le tuer pour une raison que j'ignore. Pourquoi devrais-je le tuer, lui qui n'a rien demandé, lui qui est un ange tout comme je suis humaine ? Je m'avance, laissant tomber la lame et alors que je pense tomber dans le vide, je reste en réalité suspendue dans le vie, le regard perdu vers les flammes qui ravagent Mortifia. Je marche à travers ses flammes, sentant leur puissance et leur capacité à détruire le monde entier. Sens ce pouvoir, Phoenix. Il est tiens. Rejoins-moi dans les montagnes et suis ta destinée. Je prends une profonde inspiration. Non, je gronde. Je me réveille brusquement, le souffle court. Le soleil n'est pas encore levé, mais plusieurs heures ont du s'écouler. Je me redresse difficilement, ma tête tournant encore un peu, l'alcool imprégnant mon sang, même si la quantité est nettement inférieure à ma sortie du bar. Je me redresse timidement et je grimpe sur le toit, là où je pense trouver Gérald, qui tout comme moi, apprécie apparemment la vue d'en haut. Je l'aperçois sur le toit et je m'avance doucement jusqu'à lui. Cette fois, je m’assoie à ses côtés, contrairement à la distance de notre première rencontre. Je lui souris timidement. Merci, lui dis-je. De m'avoir ramené ici, protégé et... De ne pas avoir abusé de mon état de stupidité avancée. Je suis désolée de t'avoir causé du soucis. Je pose étrangement ma main sur la sienne mais lorsqu'il tourne la tête vers moi, je la retire aussitôt. Je ne sais à vrai dire pas ce qui a pu me pousser à un tel geste mais lorsque je rencontre son regard et que les étoiles brillent au-dessus de nous, j'en oublie toute mon éducation, ma solitude et ma froideur. Nos visages sont si proches l'un de l'autre alors que je peux percevoir son souffle. Est-ce l'alcool qui parle ou ce besoin irrépressible d'oublier ce terrifiant cauchemar ? Je ne vais pas pouvoir réfléchir trop longtemps car mon corps réalise des choses qu'il ne devrait pas faire. C'est un combat entre mon cœur et mon esprit, mais lequel est brusquement pourvu de pulsions sentimentales ? Je me pose un tas de questions, comme si le temps s'était figé. Le temps passé en compagnie de Gérald a éradiqué cette voix monstrueuse de ma tête et j'ai besoin de savoir si c'est pour cela qu'elle me pousse à rêver de sa mort, de ma propre main. Pourquoi penser, pourquoi réfléchir ? Je ne devrais pas faire ça, je ne devrais pas non plus me trouver ici. Pourtant, mes lèvres finissent par rencontre lentement les siennes et la réflexion disparaît alors totalement de mon esprit. Je coupe court à ce tendre baiser alors que mon regard s'ancre dans le sien. Je n'aurais pas du faire ça, je murmure. Je ne sais pas ce qui m'a pris, excuse-moi. Je recule d'un geste et je fais la moue. |
